Les Sirènes de Bagdad, de Yasmina Khadra, livre qui hante, pendant, après la lecture. Mots qui s’accrochent, images qui s’imposent. Logiques, que l’auteur décortique, analyse, fait exploser, qui nous remettent en question, qui mettent en lumière des réalités que l’on occulte, plus ou moins volontairement, que l’on tait, parce que les admettre nous est insupportable.
Regards crus et implacables sur la manière dont la haine s’installe, entraînant un être que rien ne prédisposait à la violence dans la spirale de la destruction. Au nom d’une humiliation profonde, de l’honneur du père bafoué ; au nom d’un enfant qui tombe sous les balles, d’un mariage qui finit dans un bain de sang. Khadra ne légitime rien, ni n’excuse. Khadra regarde et nous fait regarder. Khadra nous laisse réfléchir… Certes la rhétorique nous broie, nous fait parfois manquer d’air, à l’image de Bagdad, qui nous coupe le souffle, à l’image des harangueurs, quelques soient leurs bords.