Landmannahellir

20.08.2012 / Etape 2 

Réveil tôt, sous une petite pluie fine, froide. 9km28 pour cette deuxième étape qui nous conduit jusqu’à Landmannahellir,  situé dans la réserve naturelle de Fjallabak (friðland að Fjallabaki en islandais, Au delà des montagnes). Le nom de cette réserve, d’une superficie de 47 000 hectares créée en 1979, provient en effet des montagnes fortement ravinées, entaillées de profondes vallées qui la composent. Région engendrée par le volcanisme acide et l’activité géothermique du volcan Torfajökull.

Marche magnifique dans un décor superbe, chaotique, parfois apocalyptique.  Ascension douce vers de vieux cratères; explosions de roches noires, d’obsidiennes; coulées de lave anciennes; montagnes « polies », striées de trainées vertes. Impression étrange parfois d’évoluer sous l’eau, immergés dans des fonds marins, entourés d’algues mouvantes. Point de photo de cette étape, sans doute à cause de la pluie, et d’un dos douloureux, petit tour de rein au moment de soulever mon, toujours bien lourd, sac à dos.

Arrivés dans l’après-midi au refuge privé, qui appartient aux particuliers ayant des droits de pâturage communs dans la région, sous un pluie battante. Quelques heures d’attente d’une possible accalmie dans une petite cahute avant de monter la tente. Nous passerons 2 nuits dans cet endroit paisible et spongieux ;-).

21.08.2012 / Rando à la journée

Nuit de pluie et bourrasques fortes. Sol détrempé au matin, nuages bas et sombres. Bonheur tranquille cependant de partir en randonnée avec un sac si incroyablement léger, ne contenant que pique-nique du jour, appareil photo et… cape et pantalon de pluie. Marche de 12km30, d’un lac l’autre. Ne me lasse de ces paysages mouvants, changeants: rives lacustres ocres et rouille, montagnes aux étranges et fascinants reliefs, failles, roches volcaniques, champs de lave, plateaux de terre noire et grasse, désert de sable… et ces incroyables nuances de vert.

Beauté sauvage et brute des Hautes Terres isolées. Ça te prend aux tripes, te tourneboule, te coupe le souffle… et l’imagination s’emballe, parce que tout est mouvement, mystère, pulsations. Formes et couleurs, mousses et lichens, sons, cavités et cours d’eau font naître les récits, évocations, réminiscences de lectures et scènes de film. Ronde d’Elfes, le « peuple caché » ( Huldufólk en islandais) de trolls et de géants. Souffles du vent, bruissement de la mousse humide sous les pas, crissements, craquements. Aucune terre ne m’a semblé aussi vivante, vibrante.

Löðmundarvatn

Quand on voyage en Islande, il est facile d’identifier la nature d’un lieu par la terminaison de son nom. Le suffixe vatn, du vieux norrois, langue du Danemark, de la Norvège et de la Suède ainsi que des colonies scandinaves comme l’Islande pendant l’âge des Vikings, le haut Moyen Âge et le Moyen Âge central, signifie « eau ».

Sous mes pieds,
les cristaux croissent comme des plantes.
Écoute comme ils grandissent.
Je suis aveuglée par les lumières.
Écoute comme elles brillent.
Au cœur de la terre,
écoute comme ils grandissent
.

Dans une émission consacrée à Björk ( de son nom complet Björk Guðmundsdóttir) sur Arte, « Björk, la voix de l’Islande« , la journaliste parle des enregistrements que la chanteuse fait des sons de cette terre islandaise: souffles, pulsations d’un volcan, glaciers qui craquent et se meuvent,… Autant de sons, jamais retranscrits, et intégrés, de manière quasi fusionnelle, avec sa musique. Ne résiste, jóga, pour la beauté des images, des sons, et de la voix.

Eskihlidarvatn, tout en longueur. Aucun ruisseau ne l’alimente. 1k,53 km2 de superficie, pour une profondeur maximale de 27 mètres. Pique-nique rapide sur ses berges, une pluie chagrine s’étant invitée.

 

Sur le retour, du soleil… et un son étrange, en provenance du lac. Avons mis du temps, avant de l’apercevoir, et plus de temps encore, au retour, à l’identifier… Un Plongeon imbrin, Himbrimi en islandais, oiseau plutôt rare. On raconte qu’autrefois sa peau servait pour la confection des habits au Groenland. Pour une écoute de son chant, ses étranges appels, c’est par là

vers la première étape

 

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