Al Khalil

Éditoriaux et articles se succèdent dans la presse ces dernières semaines, dans Le Temps notamment, avec une tribune de Luis Lema A Hébron, l’enfer sans témoin, évoquant les frontières invisibles, les manœuvres politiques, l’impunité et le silence assourdissant; et une chronique d’Aline Jaccottet A Hébron, l’occupation à huis clos, qui décrit la vie dans cette ville scindée, déchirée, symbolisant plus que toute autre le conflit israélo-palestinien. Autant de réactions, d’analyses, de parole donnée, ou prise, aux Palestiniens sous occupation, aux colons nationalistes religieux et aux soldats qui les protègent, suite à la décision de Benyamin Netanyahou de ne pas renouveler le mandat des observateurs de la Présence internationale temporaire d’Hébron (TIPH), créée dans le cadre des Accords d’Oslo en 1997.Les enjeux sont certes de taille à la veille des élections d’avril, et le premier ministre n’en est plus à sa première décision de se débarrasser de toute interférence internationale, de poursuivre sa stratégie d’expansion des colonies, de sécurisation extrême, de morcellement des terres, de déni, de mépris et de violations.

Et je ne peux empêcher, à lecture de l’article de Lema, que mes mots, écrits il y a plus de 16 ans, entrent en résonance; qu’images et souvenirs de cette année particulièrement tendue, pendant la seconde Intifada, à la veille de la guerre en Irak se bousculent. Lettres, sans doutes édulcorées, envoyées à mes parents et à mes proches, alors que je travaillais pour le CICR. Il est des choses que nous ne pouvions partager, il en est d’autres que je devais poser. Mots, pour tenter de comprendre, pour mettre une indispensable distance. Si je me propose de les publier sur ce blog, telles quelles, sans les retoucher, ce n’est pas tant pour leur valeur, en raison d’une plume qui se distinguerait. Elles sont simplement, tristement, les témoins d’une situation, qui, loin de se stabiliser, s’est pervertie. Valse morbide, circonvolutions, de dégradations en dégradations. Témoins également d’une mécanique destructrice, déjà si bien ancrée, d’une implacable stratégie.

Au fil des jours, à suivre, donc…

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