Jérusalem, le 28.11.2002
Bonjour les amis,
Lettre débutée à Hébron qui est restée sur une table, tant pis, elle vous parviendra plus tard… Je repars bientôt dans cette ville qui subit le contre-coup de l’attaque du 15 novembre, perpétrée par un commando du Djihad islamique, durant laquelle 9 soldats et hauts officiers israéliens de Tsahal et 3 colons ont trouvés la mort. Les conséquences pour la population palestinienne de H2 sont dramatiques, avec un couvre feu drastique qui dure, sans trêve, depuis 14 jours. Des familles, particulièrement vulnérables, qui vivent proche du lieu de l’embuscade, sont sujettes quotidiennement tant aux attaques vengeresses des colons, que celle des soldats, qui ont perdu les leurs. Spirales de violence qui enflamment tous les Territoires occupés (seule Jéricho semble épargnée); villes qui retombent, les unes après les autres, aux mains des forces israéliennes ; ripostes, dialogue de sourds, fanatisme contre politique nationaliste ; espoirs qui s’assombrissent et vont jusqu’à mourir aux milieu des tanks qui sillonnent Hébron, des pierres lancées par les enfants palestiniens qui se risquent à sortir… J’essaye de poursuivre. Je me raccroche aux petits gestes, au soutien que l’on peut, parfois, apporter; aux discussions, négociations, sur le terrain que l’on a quelquefois, avec de jeunes, si jeunes soldats.