Suðurnámur
22.08.2012 / Etape 3
Réveil vers 6h15. Une longue journée de marche nous attend. Un peu plus de 16 km pour atteindre notre prochaine étape, le Landmannalaugar. Randonnée à nouveau magnifique, mais éprouvante, compte tenu des dénivelés successifs. Lacs, longeant celui de la veille, surplombant ensuite le Herbjarnarfellsvatn, puis le Dómadalsvatn. Vallée de Dómaladur, située à l’ouest du champ de lave de Dómadalshraun, que nous traversons rapidement, avant d’entamer une première ascension.
Landmannahellir
Réveil tôt, sous une petite pluie fine, froide. 9km28 pour cette deuxième étape qui nous conduit jusqu’à Landmannahellir, situé dans la réserve naturelle de Fjallabak (friðland að Fjallabaki en islandais, Au delà des montagnes). Le nom de cette réserve, d’une superficie de 47 000 hectares créée en 1979, provient en effet des montagnes fortement ravinées, entaillées de profondes vallées qui la composent. Région engendrée par le volcanisme acide et l’activité géothermique du volcan Torfajökull.
Marche magnifique dans un décor superbe, chaotique, parfois apocalyptique. Ascension douce vers de vieux cratères; explosions de roches noires, d’obsidiennes; coulées de lave anciennes; montagnes « polies », striées de trainées vertes. Impression étrange parfois d’évoluer sous l’eau, immergés dans des fonds marins, entourés d’algues mouvantes. Point de photo de cette étape, sans doute à cause de la pluie, et d’un dos douloureux, petit tour de rein au moment de soulever mon, toujours bien lourd, sac à dos.
Injonctions
Mars 2020, premier semi-confinement. A rebours, le jeu des lettres, jour après jour. Crayons, stylos et pinceaux, chiffon multicolore, petit bol d’eau. Perspectives qui s’emballent, mobilier qui se déforme, des personnages sans visage, un chat en fil rouge. Pousser le cadre. Mains qui dansent, concentration légère et amusée. Mot d’ordre : ne suivre aucun conseil, aucunes injonctions, de celles qui auraient pu dire, allez savoir, au hasard : « Profitez de ce confinement pour stimuler votre créativité »…. Foutez moi la paix, je confine comme bon me semble, tout en, je le concède, mettant en scène le résultat…. Je me fous des paradoxes aussi ;-). Cette fois, dans l’ordre donc, plus de suspens:
Islande
Me replongeant dans mes archives photos, je retrouve, au jour le jour, celles de notre premier voyage en Islande. Les souvenirs émergent, de manière parfois étonnement précise. Comme un récit qui se donne, se reconstruit, pas à pas, étape par étape. Comme une marche, une progression dans l’imaginaire et dans l’écriture. J’ai eu envie de revisiter ce séjour, me basant sur ces réminiscences, résonances, spontanées et nourries.
H2
23 mars 2003
Bonsoir les amis,
Quelques lignes avant d’aller me coucher. Photo d’Hébron, encore. Grillage de partition entre H1 et H2. Soldats qui sans doute viennent de contrôler l’identité des hommes marchant en direction de cette grille, quotidiennement franchie lorsque le couvre feu n’est pas imposé, ce qui se fait de plus en plus rare… Par endroits les grillages sont remplacés par d’immenses blocs de ciments, par des fils de fer barbelés, des poubelles renversées, des tas de gravas. Parfois la frontière même est invisible et cependant connue, ressentie avec évidence. C’en est presque physique, comme si l’air se faisait plus rare, comme si le chant des oiseaux devenait inaudible. Tension palpable. H2 qui meurt en silence, qui explose cependant dans nos consciences lorsque simultanément explosent les bombes, meurent les soldats, les colons, les civils.